4/23/2006

Le roman et le film

Voici la couverture d'une des éditions de "The Bridesmaid"
...et un résumé du roman (copié sur le site Evene) :
Trois femmes occupent l'imagination de Philip : Rebecca, dont l'assassinat supposé passionne Londres - il éprouve à son sujet une fascination pour la mort qui l'horrifie. Senta, rencontrée au mariage de sa soeur où elle était demoiselle d'honneur. Enfin une statue, représentant la déesse Flore : objet des fantasmes d'adolescent de Philip et propriété d'un personnage peu sympathique, elle ressemble extraordinairement à Senta, avec laquelle il vit une passion vénéneuse. En cherchant à percer le mystère de ces trois femmes, ce sont ses propres énigmes que Philip va peu à peu percer : la violence refoulée, l'inceste latent, l'obsession érotique et la pulsion meurtrière.
Vous remarquerez que seule le prénom de la jeune fille assassinée a été changé (Rebecca dans le roman, Raphaëlle Pelissier dans le film). Pourquoi ? Je ne le sais pas mais, pour un cinéphile, le prénom Rebecca évoque le film d'Hitchcock. Je suppose que Chabrol a voulu éviter de faire croire qu'il y ait un rapport entre les deux personnages.

Dans le roman, Philippe est fasciné par la mort horrible de la jeune fille. Dans le film, au contraire, ce sont ses soeurs qui sont "scotchées" devant l'écran alors que Philippe éteint le poste.

Dans le roman, Flore ressemble à Senta alors que dans le film c'est la ressemblance avec Christine qui est dite (Christine, dans la voiture qui la conduit chez Gérard : "Il a dit qu'elle me ressemblait"). Mais, pour Philippe, finalement, Flore trouvera sa vraie place dans la chambre de Senta.

Voici un autre résumé du film. C'est le plus court que j'aie trouvé :

La rencontre de Philippe, un cadre commercial sans histoire, avec la jeune Senta, mystérieuse et passionnée. Philippe tombe amoureux, et auprès de la jeune femme, ses repères entre raison et passion vont s'évanouir peu à peu.


> dimanche 23 avril
Culture - Livres


Livre - La demoiselle d’honneur de Ruth Rendell

LA DEMOISELLE D’HONNEUR
DE RUTH RENDELL
CATEGORIE : POLICIERS

Date de publication : 1/11/2004
Date de première publication : 1992
Editeur : Le Livre de Poche
Pages : 320
Prix du livre : 5.5 Euros
Commander avec -5% de remise



4/17/2006

Le 15 mars

A la pizzeria, le serveur (qui est le patron) demande : C'est pour qui l'osso buco ?
Voilà à quoi ressemble un osso buco (on écrit souvent bucco, mais il paraît que l'orthographe exacte est buco). C'est fait avec du jarret de veau.

Et en voici une recette :
Osso Bucco Pour environ 6 personnes
Ingrédients

* 6 morceaux de jarrets de veau en rondelle

* 2 carottes

* 8 tomates pelées

* 2 gousses d'ail

* 2 oignons

* 1 branche de céleri

* 1/3 zeste d'1 orange, 1/3 de zeste d'1 citron

* bouillon de veau
* 3 branches de persil
* sauge, bouquet garni

* 25 cl vin blanc sec


Temps de préparation : 1/2 h, plus 2 h de cuisson

1. faire revenir dans une cocotte les oignons, les carottes et la branche de céleri coupée en dés pendant 10 minutes, en ajoutant à mi-cuisson les gousses d'ail

2. ajouter les tomages, la sauge, le bouquet garni

3. faire dorer dans une poêle les morceaux de viande farinés (éventuellement en plusieurs fois) pendant 3 minutes, et les ajouter à la cocotte ; déglacer soigneusement la poêle avec le vin blanc

4. recouvrir le contenu de la cocotte avec le bouillon ; saler, poivrer et laisser mijoter 1h30
5. en fin de cuisson, ajouter pendant 5 minutes un hachis composés du persil et des zestes d'orange et de citron
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Défense d'entrer
Tout au début de Citizen Kane (Orson Welles, 1941), un panneau devant une maison en ruines :
Mais la caméra, par un fondu enchaîné, va pénétrer dans la maison et commencer à raconter l'histoire du citoyen Kane.
Dans la Demoiselle, Chabrol ruse : l'acccès à la maison du drame est interdit par les deux policiers, le direct télé est interrompu et, dans la maison de Christine, Philippe éteint par deux fois la télé. Et la caméra semble renoncer à cette histoire d'enlèvement. Pourtant, la nouvelle histoire (celle du sage Philippe) va converger avec celle du drame des Pelissier.
Philippe qui éteint la télé finira par ouvrir le placard où se trouve la morte.

4/10/2006

samedi 8 avril : le générique et la première scène

Ce qui me frappe dans le générique du film, c'est d'abord une certaine mélancolie.

A quoi tient-elle ?
- essentiellement à la musique ;
- et au long travelling (aux lignes ondulées et aux fondus enchaînés) qui part du port et qui arrive à la porte de la maison de la victime : une jeune fille, Raphaëlle Pelissier, qui venait d'avoir 21 ans et se destinait à la profession de styliste ;
- à la lente apparition des couleurs, du jour et de la présence humaine, comme si on quittait à regret un autre monde.
- Et également à l'attitude du policier (à droite de l'écran),
- ainsi qu'à une certaine absence de Philippe, au ton de sa voix, sa manière de parler, notamment avec sa mère... Et à son attachement trouble pour cette statue de pierre qui représente le visage d'une femme.

Ce qui me frappe ensuite, c'est que nous sommes entraînés, attirés vers le lieu d'un drame, mais que l'entrée dans ce lieu, dans ce drame nous est interdit. Mais on verra qu'il n'est que refoulé, et il reviendra au coeur de la nouvelle histoire.

Nous sommes donc conduits à la porte d'une maison où a lieu un drame (C'est ici, 5 rue des Argonautes, que Raphaëlle Pelissier a été vue pour la dernière fois).
On ne peut pas y entrer : un policier bloque le passage.











La télévision ne peut pas nous en apprendre d'avantage : l'autre policier bouche l'objectif de la caméra (faites votre travail correctement dit la police à la télé).La liaison est interrompue avec le studio (Ah, visiblement, nous avons un petit problème de liaison avec Nathalie Dumont).
Nous sommes entrés dans une autre maison, dans une autre histoire. Là, c'est Philippe qui éteint la télé alors que ses deux soeurs veulent la regarder. Le "drame" dans cette maison est beaucoup plus quotidien : il s'agit de se préparer pour aller dîner avec le futur mari de la mère des trois enfants.
Philippe apparaît comme l'homme de la maison (le père est absent, la mère est plutôt enfantine) et comme le personnage le plus sensé, le plus posé. Il est plein d'attention avec sa mère, il reproche à ses soeurs d'être -successivement- comme deux vampires puis deux ficus - et quand on les voit, on ne peut pas s'empêcher de lui donner raison.Il a un travail, il apporte de l'argent à la maison, il n'a pas un anneau dans le nez comme Patricia, il n'a pas un chien sur les genoux comme Sophie, bref, quelqu'un de bien... Mais on devine en lui une fêlure quand il s'agit de Flore.A la place de l'histoire du drame (une jeune femme enlevée, peut-être morte, peut-être violée) nous avons donc une autre histoire : une famille petite-bourgeoise, la rencontre avec l'homme (il gagne bien sa vie) que la mère -coiffeuse à domicile, qui roule à mobylette - va peut-être épouser.

Il y a la coexistence d'une réalité quotidienne, triviale (la télé, l'ameublement de la maison, la pizzeria...) et d'un certain fantastique.On sait que Chabrol aime bien contrarier ce qui est posé dans la première scène de ses films.
Philippe ne veut pas s'intéresser à l'histoire de Raphaëlle. Pourtant cette histoire va revenir à lui comme un boomerang. Mais pour l'instant, à la fin de la première scène, toute la famille est réunie dans le même plan. Exactement comme à la fin de la première scène de Merci pour le chocolat (ci-dessous).On redouble d'attentions : On peut bien faire ça pour maman. Tu es gentil... Toi aussi tu es gentille... Tu es beau comme un astre ! Vous êtes belles comme des anges ! En somme, tout le monde est beau, tout le monde est gentil. Quand on connaît Chabrol, on se doute que ça ne peut pas durer car les mots trop doux, trop insistants cachent forcément une réalité moins rose.