6/25/2006

Laval et Thomas Chabrol

Le lieutenant de police s'appelle donc José Laval.
Laval, c'est le nom d'une ville française, chef-lieu de la Mayenne, au-dessus d'Angers, dans la région des Pays de la Loire où se passe l'histoire de la Demoiselle d'Honneur.
Mais Laval (Pierre), c'est aussi le nom du président du conseil du Maréchal Pétain pendant l'Occupation allemande. C'est à lui que le personnage fait allusion quand il dit :
Si vous avez besoin de me joindre pour quoi que ce soit, demander le lieutenant Laval, comme Pierre Laval... Aucune parenté ! Moi, c'est José.
Chabrol s'intéresse au problème du mal. Le film qu'il a fait avant La Demoiselle s'appelle d'ailleurs La Fleur du mal. J'explique de cette manière qu'il ait donné le nom de Laval à son personnage - de même que dialogue de Merci pour le chocolat faisait allusion à Berchtesgaden, la résidence d'été d'Hitler : le Mal (dont le régime hitlérien est un exemple difficilement dépassable) n'est jamais loin.
(Dans Merci pour le chocolat, Jeanne a demandé à Axel de la conduire chez les Polonski. C'est une route de montagne, en lacets.
Jeanne : A droite !
Axel : Ah mais c’est pas possible, on monte à Berchtesgaden
, là !)
L'acteur qui joue le lieutenant Laval est bien le fils de Claude Chabrol, comme l'a remarqué Mme Gamo.On le voit, en bas, dans La Fleur du mal, à côté de Suzanne Flon (la mère Crespin, dans La Demoiselle), de Nathalie Baye (qui est, dans la vie, la mère de Laura Smet - Senta) et de Bernard Lecoq (Gérard).On pourrait dire qu'il s'agit du père, de la mère, de la grand-mère et du fils... Mais la famille de La Fleur du mal est aussi compliquée que celle de Senta dans La Demoiselle.